Je viens d’achever 6 euros de Frédéric Beigbeder. Intéressant pour ceux qui s’intéressent aux mécanismes de la communication et à sa critique.
C’est le réçit d’un directeur artistique riche et camé dans une très grosse agence de communication. Le livre commence très fort, l’auteur semble un moment proposer une alternative à la communication et au marketing, puis renonce…
Un peu caricatural, en France, les DA en Prada sont une espèce en voie de disparition, à l’heure actuelle la garde robe du publicitaire c’est plutôt Tati (je sais de quoi je parle, j’ai bossé dans la quatrième agence au niveau mondial).
Par ailleurs, l’auteur rejette la faute de la baisse « de la création artistique » publicitaire sur les annonceurs (clients des agences de communication) en arguant qu’ils prennent le consommateur pour un con.
Analyse un peu simpliste à mon goût, puisque nous sommes dans une phase de saturation du consommateur face à la publicité. De même, il semble un peu léger de limiter la communication au simple processus de la publicité, il existe aujourd’hui des moyens de communication beaucoup plus pernicieux. A titre d’exemple, citons les relations presse qui consiste à faire parler de son client dans la presse (écrite, TV, radio etc…). La technique : on envoi les bonnes informations au bon journaliste, éventuellement on le convie à un petit gueleton, voir un voyage de presse. Le journaliste saturé d’information (un quotidien reçoit environ 150 communiqués par jour) retiendra celle que vous lui agité sous le nez. Le journalisme d’investigation est presque mort et la liberté de la presse est à la solde des annonceurs et pas uniquement par le biais de l’achat d’espace…
Enfin, si le consommateur était aussi intelligent, il commencerait par être responsable, en acceptant par exemple de manger des fruits et légumes moins présentables et de saison, limitant ainsi l’usage des produits chimiques et la pollution des eaux par les pesticides…
De même, il accepterait de payer sa viande plus cher et irait chez le boucher. Un tel comportement nous aurait peut être éviter la vache folle, il était plus rentable et plus rapide de produire des viandes à bas prix avec les farines animales pour des consommateurs voraces qui ont tout oublié du goût.
Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est une question de moyen, des légumes achetés sur le marché reviennent beaucoup moins chers que ceux des grandes surfaces !
La communication et le marketing ne sont pas totalement innocent, certes, mais je ne vois pas trop ce que le coté artistique vient faire dans son bouquin. Allez mettre un français moyen devant un tableau de Braque, sans aucune culture artistique, au mieux il ressent une émotion au pire ça l’ennuie …
La question n’est pas l’aspect artistique de la publicité, mais plutôt le fait d’agir sur les comportements ce qu’il aborde dans son livre, en comparant la communication aux techniques utilisés par Joseph Goebbels (ce qui n’est pas totalement faux).
En bref, un livre qui commence bien et glisse un peu trop vers la caricature. Une critique facile peu constructive qui ne propose pas beaucoup de solutions.
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